[CÉSURE] Adèle et son année de césure en quête de sens

adele année de césure

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Chaque semaine, un étudiant ou ancien étudiant nous parle de son année de césure !


Hello, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Adèle, j’ai 22 ans, j’ai fait une licence langues étrangères appliquées LEA à Paris avec des échanges en Allemagne et trois stages en communication. Je suis rentrée à l’EFAP en bac +4, l’école des nouveaux métiers de la communication. J’ai fait un an avec un stage de 6 mois dans le secteur du sport business, puis j’ai fait une césure.

Quand et pourquoi as-tu choisi de faire une année de césure ?

Pour ma première année de master, je m’étais spécialisée dans le sport business avec un stage de six mois. Je devais poursuivre en master 2 dans le digital, en alternance dans le sport business. Je suis partie trois mois dans le sud de la France pour faire une saison, où j’ai rencontré des gens de tous les horizons, authentiques, au final plus en phase avec la « vraie vie » que les personnes que j’ai pu rencontrer dans mon secteur professionnel. Ce sont ces rencontres qui m’ont fait réaliser que je n’étais pas à ma place !!

Au moment de signer la convention avec l’entreprise, j’ai remis en question ma spécialisation dans ce secteur, qui au final ne collait pas à mes valeurs. Je sentais que je perdais le sens à ce que je faisais, j’ai remis en question mon choix d’orientation dans la communication et le sport… C’est le côté trop paillettes je pense. J’avais besoin de trouver comment mettre mes compétences de communicante au service de valeurs authentiques. En gros, je voulais partir à la recherche de sens à donner à ce que j’aime faire.

Où as-tu fait ton année de césure ? Pourquoi ce choix de localisation ?

J’ai fait mon année de césure en France à Paris. J’étais en quête de sens plus que de voyage, la crise sanitaire a confirmé mon choix. J’imagine que le monde de demain nous demandera moins de mobilité internationale, j’ai plutôt concentré ma « quête de sens » sur le digital et l’accompagnement des structures françaises dans leur digitalisation.

Qu’as-tu fait durant cette année ? Comment l’as-tu organisée ?

Je me suis lancée en Freelance, en tant que « Conseil et expertise en communication », pour pouvoir travailler sur plusieurs sujets et explorer plusieurs secteurs. J’ai aussi commencé des projets perso, non rémunérés, des projets pour des potes, j’ai aidé des assos bénévolement sur leurs projets. L’idée c’était de me laisser porter et de ne me fermer aucune porte, de faire plein de choses et de rencontrer des gens ! C’était très cool, dans le monde de l’innovation, les projets avec du sens, ça ne manque pas. Une startup m’a fait rencontrer son incubateur, qui oeuvre pour plus de mixité dans l’entrepreneuriat. Leur combat, c’est d’augmenter la part des femmes dans l’écosystème et de casser les « codes » de l’entrepreneuriat : exit le startupeur de type homme blanc de 35 ans sortant d’école de commerce, l’association créer des rôles modèles de tous les horizons !

L’association recherchait une freelance pour une mission en communication, j’ai foncé. On s’est super bien entendues et petit à petit je suis passée à temps plein, en réduisant le temps consacré aux autres projets. Au final je vais finir l’année avec eux, peut être même plus 🙂

Que t’a apporté cette expérience ? Points positifs ? Points négatifs ?

Je suis encore en césure, c’est vraiment enrichissant. Je me suis lancée en me disant : tu peux aller où tu veux, et si tu n’aimes pas, tu peux prendre un autre chemin à n’importe quel moment. Aucune contrainte, je me suis offerte le droit de me tromper et de faire des erreurs, en lâchant toute la pression d’une prise de décision. J’ai gagné un peu d’argent, j’ai rencontré énormément de gens et surtout j’ai eu les réponses que je cherchais, je sais exactement où je veux aller l’année prochaine.

Un point « négatif » qui n’en est pas un à mon sens, c’est plutôt une chose à savoir avant de se lancer. C’est beaucoup de travail sur soi et d’exploration, c’est une année en dehors de sa zone de confort et donc : ça fait peur. Rien n’est « stable » mais c’est constructif et parfois essentiel.

Raconte-nous un moment marquant de ton année !

Je dirais noël. Le moment hyper compliqué où tu dois raconter ce que tu fais dans la vie, à ta famille qui ne connait que les parcours « classiques », qu’ils auraient adoré que tu suives, sans les faire paniquer. J’ai du faire un super résumé rassurant et clair à toute ma famille : « J’ai un peu lâché mes études mais je travaille pour plusieurs entreprises sur des petits contrats ». Je suis toujours pas sûre que tout le monde ait bien compris, mais j’ai bien aimé ne pas rentrer dans le moule et prouver que ça fonctionne haha.

Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui hésite à faire une année de césure ?

C’est pas grave de ne pas savoir où aller au contraire, ça veut dire que tu n’as pas encore exploré toutes les possibilités et l’année de césure est faite pour ça !! Le covid a montré plus que jamais que quoi qu’il arrive, il y a une option pour rebondir, rien n’est figé. Une expérience est forcément constructive pour ton parcours pro/perso, qu’il le conforte ou qu’il t’emmène dans une autre direction. Ce sont les expériences, les erreurs et les rencontres qui nous façonnent : se donner un an rien que pour grandir, si on en a la possibilité, ça ne peut être que constructif.

Quel était l’avis de tes parents concernant cette année ?

Ils n’ont pas compris et ils se sont inquiétés. Ils ont cru que j’arrêterais mes études. Tout le monde m’a dit de « finir mon master », que je « ferai ce que je veux après ». Ils m’ont dit « accroche toi un an, même si ça ne te plaît pas, c’est quoi un an dans une vie ? ». Ils m’ont dit aussi qu’une année de césure serait un « frein à l’emploi ». Un an, c’est à la fois énorme et rien du tout, surtout dans le contexte actuel, surtout quand tu ne sais pas où aller. C’était blessant au départ, de voir qu’on me dissuadait au lieu de m’encourager. Mais ils avaient juste besoin de comprendre ! Ils se sont vite rendu compte que je ne restais pas à rien faire, que j’avais une vraie problématique et un réel besoin de la surmonter. Je les ai rassurés en assurant ma place en MBA pour l’année suivante, ils ont compris et ils regrettent de ne m’avoir pas soutenue plus tôt.

Si des étudiants souhaitent échanger avec toi et te poser des questions, où peuvent-ils te joindre ?

LinkedIn : Adèle Planes
Instagram : @adele.planes

Que penses-tu du site Capitaine Study ?

Je kiffe, j’adore ce type d’initiatives. Merci mille fois de relâcher la pression autour de l’orientation.

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