Syndrome de l’imposteur : le comprendre et le combattre

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Tu te lances dans la vie active, en stage ou en alternance et tu te sens illégitime, moins bon, incompétent ? C’est probablement le syndrome de l’imposteur qui te guette, mais rassure-toi, cela n’est pas irrémédiable ! Avant d’entamer cette lecture, sache que le sentiment d’imposture dans la sphère professionnelle est ressenti par des personnes qui ignorent qu’elles ne sont pas des cas isolés et que cela constitue un vrai sujet d’étude à l’échelle planétaire.

Les caractéristiques du syndrome de l’imposteur

Le syndrome de l’imposteur se traduit généralement par les caractéristiques suivantes : estimer ne pas avoir les compétences requises, avoir peur de ne pas être à la hauteur ou être persuadé que la chance joue toujours un grand rôle dans ses succès en trouvant des circonstances atténuantes comme « je suis tombé sur un bon examinateur », « la série de questions (code la route) était plus simple », « si c’était un autre sujet, je me serais planté » etc.

En fait, ce ne serait jamais grâce à ton travail. Tu ne valorises jamais tes efforts quand tu réussis, du moins pas dans l’immédiat. Quand tu dois réaliser une tâche, soit tu procrastines et attribues ta réussite à la chance soit tu travailles comme un acharné parce que tu estimes que cet effort est nécessaire et qu’il est la preuve que tu n’es pas assez intelligent ou compétent te sentant, donc, dans l’obligation de « compenser ». De surcroît, les personnes atteintes de ce syndrome de l’imposteur vivent avec cette crainte pesante qu’un jour tout le monde s’apercevra de cette supposée supercherie.

Ce complexe de l’usurpateur, comme il est également nommé, se qualifie ainsi comme un excès de modestie.

Comment naît le syndrome de l’imposteur ?

Le point de départ varie en fonction des personnes. Pour certains, leur parcours académique strict ne les a jamais poussés à se demander ce qu’ils ont envie de faire ou comment joindre leur valeur à un travail. Ces questions se présentent à eux de manière brutale au moment où leur parcours se professionnalise. Pour d’autres, il découle des rapports avec leurs parents. Si ces derniers étaient peu valorisants et très exigeants ou s’ils ont fait mûrir de l’insécurité affective chez leur enfant.

Certains enfin développent ce sentiment d’illégitimité au travers des réseaux sociaux ou en fréquentant leurs cercles relationnels, qui attise un sentiment de comparaison malsain. Ces éléments cités ne suffisent pas toujours à susciter ce sentiment d’imposture chez les jeunes. C’est pourquoi, il est important de déterminer précisément la cause pour se sortir progressivement de ce sentiment d’imposture gangrenant. 

Un sentiment partagé

Si tu t’es reconnu(e) dans les caractéristiques énoncées plus haut, dis-toi bien que tu es loin d’être le seul à éprouver ce sentiment. D’après Frédéric Fanget, médecin psychiatre et psychothérapeute français auteur de plusieurs essais psychologiques, 70 % de la population a déjà douté au moins une fois de la légitimité de son statut ou de sa position actuelle.

Ce phénomène concerne davantage les femmes qui seraient plus assujetties à ce sentiment d’imposture. Selon lui, l’impact de la charge mentale qui repose majoritairement sur les femmes est amplifié par les inégalités de genre enracinées dans les croyances patriarcales. Les femmes ressentent souvent le poids de devoir constamment prouver leur valeur, démontrer leurs compétences, et dépasser des attentes disproportionnées pour accéder à certains postes à responsabilité.

Cette pression constante entrave la confiance en soi des femmes, les laissant souvent avec le sentiment de ne pas être à la hauteur et d’être attendu au tournant par les autres. Chez les jeunes femmes, ce sentiment est décuplé, car elles combinent les difficultés liées au genre avec leur jeunesse et inexpérience dans le milieu professionnel.

TikTok : @major.prepa

Se débarrasser du sentiment d’imposture

Pour te défaire de ce sentiment persistant, et parfois contraignant de par son intensité, plusieurs pistes s’offrent à toi. Par ailleurs, sache que le syndrome de l’imposteur n’a pas que des impacts négatifs sur la vie professionnelle de ceux qui en pâtissent : une étude très sérieuse conduite par Basima A.Tewfik, maîtresse de conférences à la MIT Sloan, détaille les « avantages » d’éprouver le sentiment d’imposture, notamment sur le plan relationnel. D’un point de vue des performances, les recherches menées sur des salariés victimes du syndrome de l’imposteur montrent qu’il n’y a aucune conséquence sur les performances, bien au contraire.

Comme nous le disions, savoir qu’on est potentiellement concerné permet déjà en partie de dissiper ce sentiment. Parlons enfin des travaux de Kévin Chassangre. Ce dernier est un psychothérapeute spécialisé dans l’accompagnement de personnes en dépression ou en burn-out. Ce spécialiste du syndrome de l’imposteur insiste sur l’importance de se confier à une personne de confiance.

Ainsi, si tu as la chance de pouvoir te confier à quelqu’un, partage tes doutes avec lui, dis-lui que tu ne te sens pas à la hauteur ou pas légitime dans certaines circonstances par exemple. Cette personne que tu tiens en estime saura à coup sûr te rassurer en avançant des qualités et des vertus évidentes chez toi que tu ne perçois probablement à toi. Il est tout aussi important (si ce n’est plus) de se détacher du regard des autres, que ce soit dans ta vie professionnelle ou personnelle. Il est essentiel de s’affranchir de cette barrière, de ne pas requérir la validation des autres pour avancer. Chasse cette tendance à vouloir confronter tes faiblesses aux forces des autres.

Enfin, ce passage te plaira moins, il est préférable, toujours selon Kévin Chassangre, de limiter l’usage des réseaux sociaux. On sait que les réseaux sociaux peuvent donner un petit boost de confiance en soi sur le moment, mais en réalité, ils peuvent aussi provoquer de l’anxiété chez les utilisateurs. Forcément, tu vois à longueur de temps des personnes qui postent le contenu parfait qui à l’air spontané, mais qui est en réalité retravailler (soyons gentils) une dizaine de fois avant d’être publié. N’hésite pas à te désabonner des pages qui provoquent souvent ce sentiment d’anxiété.

On espère que cette lecture t’a permis d’y voir plus clair. Tu peux consulter notre blog pour explorer d’autres contenus sur la vie étudiante. Tu es en études supérieures ? Poste un avis sur ton école depuis notre espace dédié. 

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