Pour beaucoup de jeunes, l‘obtention du permis B est un essentiel. Pourtant, l’obtenir n’est pas toujours une mince affaire. C’est pour ça que le Capitaine est allé à la rencontre d’un directeur d’auto-école qui a répondu à toutes les questions que l’on se pose sur le permis de conduire. Entre astuces et conseils, cette interview souligne l’importance du choix de l’auto-école, du travail de l’élève et de l’accompagnement jusqu’au jour de l’examen.
« Il faut juste se faire confiance et accepter le jour de l’examen que l’on sera dans un état second »
Comme vous le savez, les jeunes cherchent tous à obtenir le permis pour plusieurs raisons. Auriez-vous quelques mots à leur donner pour garantir l’obtention de leur permis ?
Le choix de l’auto-école est important, se renseigner sur la qualité de formation proposée. Je dirais qu‘il faut faire attention aux auto-écoles en ligne. Souvent, les clients ont tendance à aller vers un petit prix, alors qu’ils devraient plutôt aller vers une formation de qualité. Sur le long terme, le petit prix ne garantit pas une place d’examen. Il est essentiel que le code et la formation de l’élève ne doivent pas se faire seulement sur Internet. Idéalement, il faut le faire dans une auto-école qui fait travailler les élèves et qui propose des cours sur toutes les thématiques abordées.
Selon vous, comment est-ce que les élèves peuvent gérer le stress tout au long de la formation et le jour de l’examen ?
Il faut juste se faire confiance et accepter le jour de l’examen que l’on sera dans un état second. J’ajouterais aussi pour les élèves doivent se dire que la personne près de nous est là pour nous aider à obtenir le permis, pas pour nous nuire.
Qu’en est-il de la gestion de son planning entre les cours de formation et son propre calendrier ?
Le choix d’une bonne auto-école permet d’avoir un meilleur suivi et un meilleur respect pour s’adapter au planning de l’élève. Je conseille aux élèves, si possible, de varier les heures de conduite pour le faire le matin, l’après-midi et le soir. Cela permettrait aux élèves de s’habituer à plusieurs horaires et à plusieurs types de trafic. La route change selon les horaires, les heures de pointe, etc.
Un travail rigoureux pour aller vers la réussite
Quelles sont les astuces au niveau financier pour payer la formation qui est souvent coûteuse ?
Une bonne auto-école labellisée propose le permis à 1€ par jour. Ce mode de paiement permet de faciliter la gestion du permis et de la formation. Dans certains départements, il y a les aides locales pour le permis, je recommande aux élèves de se renseigner auprès de leur mairie ou de leurs départements. Il existe aussi les aides pour les alternants et apprentis sous contrat à la hauteur de 500 €.
Qu’en est-il des questions mécaniques ? Depuis le Covid, leurs présences laissent les élèves dans le doute. Pourriez-vous nous dire quelles sont les questions posées à la fin de l’épreuve de conduite ?
Concernant les questions, après le COVID, l’examen comporte obligatoirement trois questions : une question de vérification intérieure ou vérification extérieure, une sur la sécurité et une sur les premiers secours.
Comment définissez-vous la relation idéale entre moniteur et élève ?
Ça dépend. Pour moi, il faut qu’il y ait une relation de respect et de bonne entente. Quand elle est positive, on s’avance. Il faut que l’élève soit à l’écoute et que le moniteur doive se montrer pédagogue. C’est une dynamique de duo où les deux partis doivent s’investir, sinon l’apprentissage sera long et périlleux.
Selon vous, qu’est-ce qui fait une bonne auto-école ? Quels critères doivent être priorisés ?
À mon sens, une bonne auto-école n’a pas besoin de publicité. Les avis ont plus d’impact que des prix bas alléchants. Il faut se renseigner et se concentrer sur la réputation et le bouche-à-oreille. Quand les clients recherchent une auto-école, certains voient d’abord la proximité et le prix avant la qualité de l’enseignement. En tant que professionnel, je leur recommanderais de voir la qualité d’abord, puis la proximité et finalement le prix.
Le permis de conduire comme objectif commun
Comment vous adaptez-vous (et vos moniteurs) en fonction du public ?
Qui dit bonne auto-école dit bons formateurs. Qui dit bons formateurs dit un bon directeur de formation. Une bonne auto-école doit toujours parler des élèves, savoir ce qui se passe dans la voiture, voir que la communication va vers les élèves, mais aussi vers les professionnels de telle sorte à ce que le travail et l’évolution soient logique, car elle est nécessaire.
À votre avis, pourquoi y’a-t-il des aprioris sur les auto-écoles ?
Comme n’importe quel milieu, les auto-écoles restent un commerce. Depuis l’arrivée des auto-écoles en ligne, il y a eu une accentuation sur ces formations. J‘ai observé les écarts entre l’offre proposée et la réussite. Je l’associerais à une promotion continuelle vers un mode de commerce digital et souvent moins bien contrôlé des auto-écoles. À ceci s’ajoute évidemment des auto-écoles frauduleuses et une digitalisation de l’enseignement qui va au détriment des élèves.
Quelle est la pire erreur des candidats le jour de l’examen ?
Je dirais oublier sa carte d’identité. Pensez bien à la prendre sur vous le jour de l’examen. Maintenant, je demande la carte d’identité tout le temps avant que l’on parte pour l’examen.
Plus sérieusement, je dirais que certains élèves se précipitent pour passer leur permis. Il est important de savoir quand on est prêts à réussir. Le permis de conduire, ce n’est pas un test de rapidité, seulement de réussite. Dès que l’on rate son examen, ça rallonge les délais d’attente pour les places d’examen pour l’élève, et aussi, car d’autres élèves doivent aussi passer. Au lieu de se presser, il suffit que l’élève soit sûr et certain de ses capacités plutôt que de le rater par précipitation.
Souhaiterez-vous ajouter des éléments supplémentaires que vous aurez souhaité développer ?
Depuis quelques années, il n’a pas assez de places d’examen pour le nombre de candidats. Ce qui rend les passages à l’examen du permis plus longs et difficiles. J’insisterais aussi sur le manque de moniteurs qui fait que les cours s’écartent et empêchent un meilleur suivi. Et une dernière chose, il ne faut pas oublier que la conduite supervisée réduit les coûts. Je conseille aux parents, au moins l’un d’entre eux, de pouvoir accompagner son enfant et permettre une première introduction à la conduite sous la supervision d’un conducteur expérimenté.