Les générations se suivent, mais ne se ressemblent pas. C’est encore plus vrai aujourd’hui avec une jeunesse qui porte d’autres mœurs que leurs ainés. La vision qu’on se fait des jeunes au travail est souvent très subjective et varie en fonction des secteurs d’activités. L’idée ici est de décrypter une tendance générale. Dans les faits, il est difficile d’établir une ligne de conduite inflexible et commune qui s’appliquerait à l’ensemble de la jeunesse. C’est pourquoi nous nous baserons davantage sur des études pour te parler des aspirations des jeunes dans le milieu du travail.
Un marché trop rigide ?
Changer de voie, démissionner, partir à l’étranger, entreprendre, tout semble tellement accessible aujourd’hui qu’on se retrouve tiraillé entre plusieurs options très différentes. On imagine à travers la vie des autres, les réseaux sociaux et les success stories relayées ici et là, une utopie ou une vision enjolivée du milieu dans lequel nous souhaitons nous lancer. Les managers des différentes entreprises s’accordent à dire que cette nouvelle génération de travailleurs est plus exigeante, plus ambitieuse et moins protocolaire. Ce qui l’a conduit à s’en aller, faire des choix imprévisibles au point que le gouvernement agisse, sur le plan législatif, contre les abandons de poste en les requalifiant en démission. La Covid a exacerbé cette propension des salariés à quitter leur travail lorsque celui-ci ne leur convenait plus : en France, 123 000 salariés du privé ont abandonné leur poste de janvier à juin 2022 selon les Echos. Si ce chiffre concerne l’ensemble de la population, les jeunes en sont les premiers concernés.
Priorité aux valeurs
Le rapport au travail a changé. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de trouver un emploi et de faire en sorte que ce soit le meilleur possible, mais de trouver du sens, de s’épanouir au travers de celui-ci. Une ambition qui crée de l’incertitude chez les jeunes. Aujourd’hui, les start-ups et les entreprises dynamiques prennent en considération ces changements de mœurs pour attirer les jeunes talents. Conscientes que le cadre, l’équilibre vie pro/perso et les valeurs sont des conditions sine qua non pour rester attractives auprès de la jeunesse. Une enquête conduite par la Conférence des Grandes Ecoles affirme que 86 % des répondants cherchent en priorité un travail stimulant et en phase avec leurs valeurs. Ce chiffre concerne les jeunes diplômés. Le baromètre BVA du groupe ISC Paris révèle que 35% des jeunes privilégient un emploi au sein des petites structures ou la création de leur propre entreprise pour évoluer dans le job de leurs rêves.
Si ce point corrobore l’idée d’une jeunesse en quête de sens, d’autres chiffres montrent une réalité plus contrastée : quand on englobe l’ensemble de la jeunesse (population née entre 1995 et 2010) sur un échantillonnage plus grand et sans distinction de qualifications, nous retombons à 65 % des interrogés considérant les valeurs et les engagements d’une entreprise comme un critère prioritaire selon l’étude réalisée par LinkedIn. La fonction publique et les grands groupes sont moins attractifs aux yeux des 18-24 ans et sont vus comme des objectifs “mineurs”. Toujours d’après Le baromètre BVA, les 18-24 ans accordent plus d’importance à l’équilibre vie perso/pro et à la rémunération qu’à l’évolution professionnelle. Enfin, le salaire reste toujours un critère essentiel à travers les génération. 42% des jeunes placent la rémunération comme un critère indispensable.
L’engagement citoyen et/ou la césure comme remède
Mais alors, comment faire pour trouver un emploi dans lequel on se sentira épanoui ? On a dressé un constat, il est maintenant temps de parler des possibilités. Et parmi elles, pour consolider tes envies, notamment après le bac, et ne pas se précipiter vers une formation ou un emploi en regrettant plus tard ton choix, tu peux envisager de prendre quelques mois ou un an après le bac. Cela ne constitue pas une régression ni une stagnation pour ta future carrière professionnelle, bien au contraire. Tu gagneras en assurance et sauras davantage vers quoi te tourner. Une carrière, c’est long. Que représente quelques mois, une année à côté de 40 ans de carrière ?
Dans les pays scandinaves et nord-américains en particulier, il n’est pas rare, et même très courant que les lycéens fraîchement diplômés effectuent une année de césure pour découvrir le monde professionnel, savoir ce qu’ils aiment et ce qu’ils ne se voient pas faire à travers des expériences plus modestes, moins significatives, mais révélatrices pour leur avenir. Ceux qui le peuvent partent à l’étranger, explorer d’autres contrées, parfaire leur anglais ou apprendre une autre langue en occupant des jobs alimentaires. On peut aussi rester plus local. Il y a plusieurs pistes à explorer pour se diriger vers le chemin de l’épanouissement professionnel que nous, les jeunes, convoitons tant. En voici quelques-unes :
- Faire le choix de s’engager dans un service civique. Celui-ci peut être considéré comme une opportunité de rebondir, prendre du recul, ou comme un plan de secours en cas de déception sur Parcoursup. Cela permet ainsi de se laisser le temps de découvrir un cadre autre que celui longtemps côtoyé au sein de l’école.
- Prendre une pause pour explorer de nouvelles aventures, sortir des sentiers battus en réalisant une activité originale et enrichissante sur le plan humain. S’adonner à une passion personnelle, voyager en France, en Europe ou autour du monde, débuter une activité en freelance sont autant de possibilités qui s’offrent à toi. Cela peut permettre de rencontrer de nouvelles personnes et de découvrir différents métiers. Les opportunités sont nombreuses : laisse-toi guider par ton imagination et tes envies.
- S’appuyer sur le mentorat pour guider son parcours, avec la possibilité de bénéficier de structures telles que le dispositif « 1 jeune, 1 mentor » du gouvernement ou les programmes proposés par des associations comme Article 1 ou Powa, et bien d’autres.
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